L’UEROS Unité d’autonomisation sociale d’Aquitaine
Instituées en 1996, les Unités d’Évaluation et de Réentrainement Neuropsychologique UEROS, ont une triple mission :
- la rééducation cognitive
- l’évaluation et le développement de l’autonomie à la vie sociale
- l’évaluation et le développement des capacités de travail et la reprise professionnelle des cérébrolésés en échec d’insertion.
A Bordeaux l’UEROS Aquitaine est organisée en réseau associant trois structures complémentaires :
- l’unité d’évaluation des troubles cognitifs (hôpital Tastet -Girard)
- l’unité d’autonomisation sociale de LADAPT
- l’unité d’évaluation professionnelle de la Tour de Gassies
L’entrée dans le réseau est décidée par une commission d’admission où sont présents des représentants des trois structures ainsi que de la MDPH ; les patients présentés sont recrutés lors des consultations des médecins du réseau ou par une orientation de la MDPH ; certains patients rééduqués dans les services de rééducation du réseau peuvent être admis directement.
L’unité d’évaluation cognitive (CHU)
Est située au SMPR de Tastet-Girard dans l’enceinte de l’hôpital Pellegrin; l’équipe pluridisciplinaire est composée de médecins de médecine physique et de rééducation qui assurent le parcours médical du cérébrolésé, de psychologues et neuropsychologues pour l’évaluation des troubles neuro-psychologiques, d’ergothérapeutes pour apprécier les conséquences des troubles du patient sur les activités de la vie quotidienne et d’orthophonistes pour les séquelles sur langage et les difficultés éventuelles de communication.
L’évaluation se fait de manière collégiale entre les différentes spécialités et en tenant compte des conditions administratives , familiales et socio-économiques du blessé.
L’unité a également un rôle très important de réentrainement des déficiences cognitives, physiques et psychologiques.
Au terme de ce stage un certain nombre de cérébrolésés seront admis dans la suite de la filière, d’autres pourront bénéficier de stages de réentrainement (2 à 3 stages de 4 semaines en petits groupes), d’autres orientés vers un suivi et/ou un réseau de proximité.
L’unité d’autonomisation sociale de LADAPT
LADAPT- CMPR Château Rauzé gère 5 lits d’hospitalisation complète et 5 places de jour en appartements thérapeutiques dans le centre-ville de Bordeaux (Bordeaux-Mériadeck) ; les objectifs sont les suivants :
évaluer l’aptitude à l’autonomie domestique et sociale des blessés admis dans le circuit UEROS
entraîner les patients en situation réelle de vie sociale pour qu’ils acquièrent le maximum d’autonomie et testent leur projet
accompagner des patients qui ont des capacités d’autonomie mais aussi des patients dépendants qui refusent une admission en foyer et qui souhaitent s’autonomiser par rapport à leur famille. Ces derniers pourront alors rejoindre les « maisons familiales ».
Le SAMSAH créé en 2001 vient compléter le dispositif d’accompagnement en assurant, à la demande des usagers et de leurs familles le suivi et le soutien à domicile, des consultations médico-sociales pluri-disciplinaires ; il coordonne le réseau de réinsertion sociale.
L’unité d’évaluation professionnelle de la Tour de Gassies
est composée d’une équipe médicale et paramédicale et d’un pôle de formation professionnelle .L’objectif essentiel vise l’insertion professionnelle soit en aidant la personne handicapée à l’élaboration d’un projet professionnel soit en lui proposant une formation qualifiante lui permettant l’obtention d’un titre professionnel reconnu par le Ministère du travail.
Lorsque la personne est admise au centre elle bénéficie du statut de stagiaire de la formation professionnelle et perçoit à ce titre une rémunération.
L’élaboration du projet ou une formation qualifiante sont précédées d’une période d’évaluation ou de pré-orientation pendant laquelle l’équipe pluridisciplinaire évalue les compétences physiques, cognitives et comportementales ainsi que le niveau de scolarité ou d’expérience professionnelle antérieure; cette période dure de 1 à 3 mois, le plus souvent en hébergement dans le centre; il faut ici insister sur quelques notions psychologiques essentielles( surtout pour les familles de traumatisés crâniens) : ne pas se laisser abuser par le profil hyperactif et désinhibé de certains qui se pensent capable de reprendre sans difficulté leur emploi antérieur, voire d’accéder à un métier plus valorisant ; ou au contraire par le profil apathique et démotivé d’autres qui pousserait la famille à faire un choix à la place du blessé ; donc bien comprendre l’importance du souhait personnel du blessé lui-même à qui les orientations ne doivent en aucun cas être imposées sauf à courir à l’échec ; ces notions un peu contradictoires sont cependant capitales.
Lorsque le projet est confirmé il est possible de commencer le réentrainement qui comprend des ateliers de remise à niveau des connaissances en même temps que la réadaptation à la vie domestique et à l’autonomie sociale (utilisation des transports en commun, voire passage d’aptitude à la conduite automobile) ; enfin les stages en entreprises vont confirmer ou non la validité du projet initial ; pendant cette période la confrontation des approches médicales, familiales et professionnelles est essentielle pour permettre au cérébrolésé, qui doit être associé aux décisions, d’avancer avec le plus de confiance possible vers son projet ; si tout se passe bien les stages en entreprise seront prolongées pour tester les possibilités du blessé à supporter ou non un travail à temps plein.
Par ailleurs le CRP (centre de rééducation professionnelle) de la Tour de Gassies offre la possibilités de formations qualifiantes dans les fonctions d’agent d’entretien, d’agent administratif et de technicien d’assistance en informatique (voir site CRP Tour de Gassies).
Au cours de ce parcours certains cérébrolésés (et leurs familles) devront convenir que la réinsertion sociale prime sur la réinsertion professionnelle et que cette dernière doit être abandonnée.
D’autres pourront s’engager vers des activités bénévoles dans le milieu associatif.
D’autres vers un travail effectif mais en milieu protégé (ESAT)
D’autres enfin pourront reprendre le travail en milieu ordinaire, soit dans l’activité précédente soit après changement d’orientation, à temps plein ou à temps partiel selon leur degré de fatigabilité.
Le Dr Debelleix, ancien Chef de Service de la Tour de Gassies estimait que d’une manière générale les cérébrolésés rentraient trop tardivement dans les UEROS, alors qu’ils étaient déjà sortis depuis assez longtemps des structures de rééducation et qu’ils avaient passé trop de temps chez eux en inactivité ; il plaidait pour que ces délais soient raccourcis et que le bon moment pour entrer dans la structure soit trouvé entre un trop tôt qui risque de mettre le patient en grande difficulté et un trop tard qui rend quasi-impossible le retour dans le milieu du travail.
Ce problème se présente moins actuellement car les professionnels veillent et l’utilité des UEROS est devenue évidente pour tout le monde ; mais il appartient aux AFTC de renouveler ce message dans les cas où certains cérébrolésés auraient pu échapper à la filière habituelle.
Autres UEROS régionales
Si l’UEROS d’Aquitaine ici décrit représente un modèle d’organisation dans notre région, elle n’est pas la seule présente et le choix des cérébrolésés et des familles peut se faire vers d’autres UEROS en fonction des places disponibles ou d’une recherche de proximité ; pour compléter les informations de cette page vous pouvez cliquer sur les liens suivants : UEROS en France et CRP en France.
A noter que la seule structure spécialisée pour les enfants se trouve dans la région parisienne : hôpitaux de St Maurice .94410 St Maurice.