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Anoxie cérébrale de cause cardio-respiratoire

L’anoxie cérébrale (privation de l’apport d’oxygène au cerveau) de cause cardio-respiratoire est dominée par l’arrêt cardiaque ; en effet si le cerveau peut souffrir d’une baisse de l’apport d’oxygène (hypoxie) dans des circonstances variées (insuffisance respiratoire , anémie aigüe , défaillance cardio-respiratoire majeure) il est rare que des lésions cérébrales définitives surviennent en dehors d’un arrêt total de la circulation artérielle générale. L’arrêt cardiaque peut avoir une origine cardiaque pure ou être secondaire à une autre défaillance au premier plan desquelles se place la défaillance ventilatoire.

L’arrêt cardiaque de cause cardiaque pure ou mort subite

Fréquence :
40.000 à 50.000 cas par an en France
Pronostic :
90% de décès ; 5000 survivants environ dont seulement 500 survivent sans séquelles ; les 4500 autres sont donc des cérébrolésés plus ou moins sévères
Causes :
* infarctus du myocarde surtout après 45 ans
* maladies rythmiques génétiques surtout avant 45 ans (mais l’infarctus reste cependant la cause prédominante avant 45 ans)

A savoir :

  • l’infarctus du myocarde est souvent précédé de signes avant-coureurs dans les jours précédents : douleurs dans la poitrine, essoufflement, palpitations, étourdissement voire évanouissement.
  • l’arrêt cardiaque d’origine rythmique génétique nécessite que soit entreprise une enquête génétique familiale (que le patient soit ou non décédé) pour déceler et prévenir le risque sur un autre membre de la famille qui pourrait être atteint de la même anomalie.
  • une place à part doit être faite à l’aggravation brutale d’une défaillance cardio-respiratoire chronique qui n’est plus à proprement parler une mort subite

L’arrêt cardiaque de cause non cardiaque

Il n’existe pas en France de statistiques vraiment précises des pathologies ou des accidents pouvant conduire à un arrêt cardiaque sur un coeur qui n’ en est pas la cause première; on peut seulement se baser sur le nombre de décès annuels des accidents ; le nombre de sujets ayant survécu avec des séquelles neurologiques à ces accidents est encore plus mal connu.

Crises d’asthme :
1000 décès par an; la fréquence des décès est plus importante chez les personnes âgées
Noyade :
20.000 cas par an avec 500 décès et 30 survivants avec cérébrolèsions
Électrocutions graves :
4000 par an dont 200 décès
Intoxications par overdose , tentative de suicide, toxiques industriels :
100 décès par an
Strangulation par tentative de suicide , agression, jeux quelque fois :
pas de chiffre
Accidents cardio-respiratoires de l’anesthésie :
90 décès par an à comparer aux 9.000.000 d’actes d’anesthésie
Chocs anaphylactiques ( allergiques )
pour l’essentiel d’origine médicamenteuse : 30 décès par an
Inhalation de corps étrangers :
2000 cas par an en France ; concerne surtout les petits enfants qui inhalent de petits jouets (conduisant à un décès dans 1%des cas) mais les adultes ne sont pas épargnés (inhalation alimentaire).
Les hémorragies graves :
le plus souvent post-chirurgicales ou obstétricales.

Pronostic de l’arrêt cardiaque

Le pronostic vital :
dépend de la cause de l’arrêt cardiaque : s’il s’agit d’un infarctus du myocarde ce pronostic est en général moins bon que celui d’un accident ventilatoire survenant sur un cœur sain.
Le pronostic fonctionnel :
(la cérébrolésion) dépend essentiellement de la durée de l’interruption de la circulation cérébrale ; plus vite l’arrêt cardiaque sera réanimé et moins les séquelles risquent d’être majeures ; cependant la rapidité de la souffrance neuronale à l’anoxie rend celles-ci souvent importantes.

Éditorialiste
Dr François PERNOT

Médecin Chirurgie Générale retraité

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